Lionel Boisseau est journaliste-réalisateur. Après des études en science politique, il fait beaucoup d’actualités locales et nationales comme JRI (journaliste reporter d’images) avant de faire des émissions de plateau en direct comme rédacteur en chef (Ce soir ou jamais sur France 3, 28 minutes sur Arte).
Depuis une quinzaine d’années, il se tourne vers la réalisation de documentaires, notamment de découverte. Et les hasards de la vie l’ont conduit à tourner de plus en plus dans les territoires ultramarins.
Récemment, il a réalisé une documentaire intitulé “Les explorateurs russes en Polynésie”. Ses recherches l’ont conduit de Saint-Petersbourg aux îles Marquises.
Entretien avec Lionel Boisseau
LFDPT : Pouvez vous nous parler de la genèse de ce documentaire “Les explorateurs russes en Polynésie” ?
Lionel Boisseau : Au départ, c’est une idée de Thierry Bruant et Dominique Auroy. J’ignorais totalement que les russes étaient venus en Polynésie. Je connaissais comme tout le monde le parcours de Cook ou Bougainville et j’ai été passionné jeune par les révoltés du Bounty. Mais mes connaissances s’arrêtaient là. Je sentais qu’il y avait une matière d’exploration documentaire, et j’ai cherché.
LDPT : C’est un film d’historien, comment l’avez vous travaillé ?
Lionel Boisseau : Comme c’est une histoire inconnue, il a fallu travailler sur des bribes de témoignages. Je n’avais pas de livres qui racontaient cette histoire. J’ai donc lu les carnets de voyages de ces explorateurs pour reconstituer une histoire avec des étapes.
C’est finalement une petite enquête historique que nous avons dû faire, j’ai en cela été bien aidé par l’éditeur Robert Koenig et par l’anthropologue Michaël Koch à Papeete. Par ailleurs, pour reconstituer le parcours de la première expédition russe aux Marquises, c’est Jacques Pelleau à Nuku Hiva qui nous a guidé et conseillé.
“Ca me plait de faire découvrir aux Polynésiens une part inconnue de leur histoire“
LFDPT : Que retenez vous de ce tournage ?
Lionel Boisseau : Principalement deux moments marquants.
Quand nous sommes allés en tournage à Saint-Petersbourg, je repense à ce petit musée dans lequel nous sommes allés. Le conservateur portait des gants blancs pour nous montrer, avec beaucoup de précaution, une échasse marquisienne, précieusement conservée là depuis 1805.
L’autre moment, c’est aux Marquises quand Jacques Pelleau a montré au descendant d’un roi qui avait rencontré les explorateurs russes, une estampe réalisée, à l’époque, de sa maison par un peintre de l’expédition. Une image qu’il n’avait jamais vue !
Le film a par ailleurs été sélectionné hors compétition au FIFO 2021 et ça me plait de faire découvrir aux Polynésiens une part inconnue de leur histoire. Ça fait partie d’une de mes ambitions dans ce métier, faire partager et découvrir des histoires rares.
LFDPT : Quelles sont vos autres activités et projets à LFDPT ?
Lionel Boisseau : Dans la droite ligne de nos envies de faire revivre des grands moments de l’histoire de la Polynésie. Je prépare un film sur la présence des G.I. à Bora Bora, cela fera 80 ans en 2022 qu’ils sont arrivés à Bora pour contrer l’avancée japonaise dans la Pacifique après Pearl Harbor. Jamais un coup de feu ne sera tiré mais les traces là-bas sont visibles : l’aéroport, des canons, des bunkers et des enfants !
Pendant leur présence les américains ont laissé une soixantaine d’enfants, nous en retrouverons d’ailleurs certains.
D’autre part, j’assure le suivi éditorial des différentes séries documentaires des Films du Pacifique Tahiti.
Nous sommes très fiers avec nos réalisateurs du Fenua d’entamer la 4ème saison des documentaires de «Bleu Océan» pour Polynésie la 1ère. Nous avons mis en avant et décrit les richesses de cet océan à découvrir et à protéger.
Nous avons aussi développé et tourné pour TNTV la série « Polynésie, Au sommet des îles » qui va permettre aux téléspectateurs de voir la Polynésie différemment en changeant le regard et de la découvrir côté montagne.